Grâce à CJ Constats, les Commissaires de Justice disposent d’un outil conçu pour eux et par eux, et qui est un assistant IA pour dresser constat. Il les assiste dans la partie descriptive pour qu’ils puissent se consacrer pleinement à l’analyse juridique qu’aucune IA ne pourra jamais effectuer. De cette manière, l’ADEC réarme technologiquement les Commissaires de Justice.
Un progrès
La technologie impose toujours une alternative : la subir ou la maîtriser ?
Le métier des femmes et des hommes de l’ADEC est de proposer aux Commissaires de Justice la maîtrise de la technologie pour développer l’activité des Études.
En plus des outils d’aujourd’hui, il faut concevoir les outils de demain, il faut anticiper.
Depuis près de 4 ans, nous suivons les évolutions du traitement du langage naturel par les modèles d’Intelligence Artificielle, en nous demandant quels intérêts des Commissaires de Justice ils pourraient servir.
Conscients des atouts et des limites de l’IA, nous avons récemment estimé que cette technologie était prête pour concevoir un assistant faisant gagner du temps dans la partie descriptive du constat. Ce moment était d’autant plus arrivé que les tendances qui se dessinent pour les mois et les années à venir en matière d’IA vont être déterminantes pour l’autonomie et la souveraineté technologique de notre profession.
Une expérimentation
Ces tendances vont vers un cadre réglementaire européen exigeant, qu’il faut connaître et maîtriser. Nous en parlerons prochainement.
Ces tendances vont aussi vers des Small Language Models (SLM) qui vont être développés. L’apprentissage d’un SLM se fonde sur une seule langue ou sur un domaine particulier, le modèle devient ainsi plus ciblé et plus spécialisé. Les réponses de l’IA, ainsi spécialisée, seraient plus efficaces.
Pour simplifier, on pourrait dire que CJ Constats procède par un modèle d’apprentissage de la langue de la description. L’IA a « appris » comment était effectuée une description, avec quels mots et selon quelles formulations, puis « s’est entraînée » à établir des descriptions de différentes scènes comme des chambres à coucher, des escaliers, des panneaux de chantier, etc. La validation de cette description (compléments et corrections) reste du domaine de l’intelligence humaine et experte.
Ces expérimentations que nous avons menées ont été améliorées en modifiant au fur et à mesure les consignes données à l’IA (le prompt) et en analysant les rares situations d’hallucinations, jusqu’à obtenir des résultats de qualité.
Un projet d’intelligence humaine
Dernièrement, ce projet de R&D de l’ADEC devait enfin passer l’épreuve de vérité : l’utilisation par des Commissaires de Justice.
Des Consœurs et des Confrères de la Cour d’appel de Nîmes ont bien voulu tester CJ Constats et apporter leurs remarques et commentaires. Par la suite, des Consœurs et des Confrères de toutes les Cours d’appel ont utilisé CJ Constats et ont apporté leurs observations. La plus grande partie d’entre elles a été des souhaits pour de nouvelles fonctionnalités pour développer l’activité de leurs Études. Ces demandes de nouvelles fonctionnalités sont les prochains projets que l’ADEC proposera aux Commissaires de Justice.
Ce projet de R&D est d’abord un projet d’intelligence humaine. Un collectif s’est mobilisé au service de la profession et a travaillé en bonne intelligence.
Tous les participants à ce projet et les utilisateurs actuels sont d’accord pour dire qu’il faut savoir exploiter l’IA pour ce qu’elle peut faire. Une IA est un assistant pour gagner du temps et pour gagner en productivité sur certaines tâches fastidieuses, afin de se consacrer pleinement à des activités intellectuelles profondes – comme l’analyse juridique – qu’aucune IA ne pourra jamais effectuer. Tout plaide pour renforcer le rôle des métiers de la confiance au sein desquels les Commissaires de Justice peuvent anticiper et montrer la voie.